A peine, ayant fini un déjeuner tardif pris au bord du Gave, m'apprêtais-je à enfourcher mon vélo, que j'aperçus un panache de fumée de fort mauvais augure au-dessus des toits. Il était quinze heures. Faisant à contrecœur une croix sur les kilomètres que je comptais faire entre Lourdes et Gavarnie, je ralliai le lieu du sinistre, une résidence occupée par des gens du voyage venus, comme tous les ans, très nombreux pour le 15 août dans la cité mariale. Les pompiers arrivèrent quelques minutes après moi, mais c'était déjà bien tard au goût de certains résidents qui, courant à leur suite, des aigus dans la voix, leur enjoignirent de se magner. Dix minutes, à les entendre, s'étaient déjà écoulées depuis le début du sinistre. Dix minutes de trop pour ces gens qui scrutaient, yeux rougis, mains devant la bouche pour réprimer un cri, une famille de trois personnes penchées par la fenêtre d'où s'échappait une volute d'un gris mortifère. Pensant aussitôt aux malheureuses victimes du 11-Septembre 2001, je dégainai mon 17-55...
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